L'adoption en mars par le Conseil européen de la boussole stratégique sera incontestablement l'un des temps forts de la présidence française. L'Union européenne se verra ainsi dotée, pour les années à venir, d'orientations politiques et stratégiques dans quatre domaines : la gestion de crise, la résilience, les capacités opérationnelles et les partenariats internationaux. C'est une priorité que le Président de la République a exprimée dès 2017 dans son discours à la Sorbonne. Il avait ainsi proclamé : « Ce qui manque le plus à l'Europe aujourd'hui, cette Europe de la défense, c'est une culture stratégique commune. »
La boussole stratégique prévoit, entre autres mesures, la mise en place d'une capacité de déploiement rapide de 5 000 hommes d'ici à 2025 pour répondre à des menaces imminentes ou réagir à une situation de crise. La boussole vise également à renforcer le mandat des missions civiles et militaires de l'Union européenne et à développer des liens opérationnels avec les coalitions européennes, comme la task force Takuba au Sahel. Est en outre prévue la création, dès 2022, d'un centre d'innovation de défense au sein de l'Agence européenne de défense.
La résilience et notre capacité à nous protéger des attaques situées au-dessous du seuil de conflictualité et des tentatives de déstabilisation sont essentielles. Il s'agit de préserver l'accès aux espaces stratégiques – cyberespace, espace, mer, espace aérien –, considérés comme autant de biens communs. Le Président de la République a fait de la sécurisation de l'accès aux biens communs l'une des priorités de la présidence française de l'Union européenne. De nouveaux seuils de conflictualité ont été franchis ces dernières années dans le domaine du cyber : il est impératif que l'Union européenne soit en mesure de prévenir et décourager les cyberattaques.
Que prévoit la boussole stratégique pour intensifier la coopération européenne en matière de cybersécurité ? Pensez-vous que la France puisse impulser une mise en œuvre rapide de ce document ?