Plutôt que d'édulcorer la situation actuelle, vous la décrivez avec lucidité, réalisme et beaucoup de passion ; tout le monde ici se rend compte de son extrême précarité. Je suis d'autant plus frappé par l'incohérence de nos amis européens, alors même que le danger est à nos portes. L'épisode malien l'a montré : nous sommes seuls partout. Je me demande combien de chefs d'État espéraient au fond d'eux-mêmes la réussite de l'initiative de notre président auprès de M. Poutine…
Je suis très surpris que M. Scholz se soit précipité aux États-Unis plutôt que d'essayer de faire avancer le projet de défense européenne. Mais il est vrai que si ce projet est de déployer 5 000 hommes dans cinq ou six ans, M. Poutine peut continuer à faire peur… Je pense toutefois que celui-ci joue en réalité à se faire peur à lui-même, car il n'a sans doute pas les moyens de ses ambitions. Il n'en demeure pas moins que je suis préoccupé. Si un certain nombre de pays ne se rendent pas compte de la situation, l'Europe n'aura strictement plus rien à dire. Heureusement que la France, ces dernières années, a relancé les efforts en faveur de la défense nationale et de la défense européenne.