Intervention de Monica Michel-Brassart

Réunion du mercredi 16 février 2022 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

Région à fortes tensions, l'Indopacifique est également une région à forts enjeux pour notre pays qui, faut-il le rappeler, est une nation indopacifique à part entière. La France est en effet territorialement présente en Indopacifique par ses territoires d'outre-mer : la Nouvelle Calédonie, Mayotte, la Réunion, la Polynésie, Wallis-et-Futuna, les îles Éparses et les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Aujourd'hui, 1,65 million de nos compatriotes vivent sur ces territoires, auxquels il faut ajouter les 200 000 Français qui vivent dans les autres pays de la région.

À ces territoires sont rattachés d'immenses espaces maritimes : 9 millions de kilomètres carrés, soit plus de 90 % de la zone économique exclusive française dans le monde. Cette ZEE abrite d'importantes ressources, notamment halieutiques mais également un fort potentiel de ressources minières à découvrir dans les grands fonds marins.

Nation indopacifique, la France poursuit une stratégie ambitieuse dans la région. Celle-ci a été présentée par le Président de la République, Emmanuel Macron en 2018 et repose sur quatre piliers regroupant des objectifs précis :

– un pilier « économie, connectivité, recherche et innovation » ;

– un pilier « multilatéralisme et règle de droit » ;

– un pilier « lutte contre le changement climatique, biodiversité, gestion durable des océans » ;

– un pilier « sécurité et défense ».

Ce dernier pilier a été décliné par le ministère des Armées dans une Stratégie de défense en Indopacifique, publiée en 2019, qui fixe trois objectifs à l'action de la France dans la région :

– la défense de ses intérêts fondamentaux, afin d'assurer l'intégrité de son territoire ultra-marin, le libre exercice de sa souveraineté et la protection de sa population ;

– la défense de ses intérêts stratégiques, pour garantir la liberté des échanges et l'accès aux espaces communs, tout en soutenant la stabilité et le développement des régions de son voisinage ;

– la défense de ses intérêts de puissance, qui découlent de ses responsabilités de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et d'État doté de l'arme nucléaire, notamment en termes de lutte contre la prolifération.

Pour atteindre ses objectifs, la France mobilise trois instruments :

– le premier, ce sont les 7 000 militaires français stationnés de manière permanente dans la région indopacifique, régulièrement renforcés par des déploiements aériens ou navals ;

– le deuxième, c'est la promotion du multilatéralisme, qui se matérialise à travers l'investissement et l'action de la France au sein des différentes enceintes de coopération et de dialogue dans la région et qui sont pertinentes en matière de sécurité et de défense (notamment le : Shangri-La Dialogue, la Commission de l'océan Indien, la Indian Ocean Rim Association, ou encore le South Pacific Defence Ministers' Meeting…). La promotion du multilatéralisme se concrétise également par le dialogue que maintient la France et qu'elle s'efforce de renforcer avec l'ensemble des pays de la région ;

– le troisième instrument de la France consiste en la conclusion de partenariats stratégiques avec les pays qui partagent avec elle les mêmes valeurs et les mêmes intérêts : à savoir l'Inde, l'Australie et le Japon.

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