C'est dans ce contexte qu'est intervenu un événement majeur à la fois pour la région Indopacifique et pour notre pays, mais également pour nos travaux, qui s'en sont trouvés bouleversés. Le 15 septembre 2021, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont annoncé leur nouvel engagement dans une alliance militaire connue sous le nom d'AUKUS. Cette annonce a entraîné la remise en cause du partenariat stratégique entre la France et l'Australie et la dénonciation du contrat de l'entreprise Naval Group pour la construction de douze sous-marins australiens.
Vous le savez, en 2016, le gouvernement australien a choisi Naval Group pour la fourniture de douze sous-marins à propulsion conventionnelle de classe Attack. Le contrat, signé en 2019, correspondait à un partenariat permettant à l'Australie de concevoir, de construire, de faire fonctionner et d'entretenir une future flotte sous-marine. Après une phase d'études et de conception, la construction devait commencer en 2023, pour une première mise à l'eau en 2032. Ce programme était ainsi la clé de voûte d'un « partenariat stratégique renforcé » entre les deux pays.
D'après l'ensemble des personnalités auditionnées au cours de nos travaux, rien ne laissait présager la rupture du contrat. Même si le programme a connu un démarrage lent, aggravé par la pandémie, ce dernier se déroulait normalement.