Intervention de Laurence Trastour-Isnart

Réunion du mercredi 16 février 2022 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart, rapporteure :

Enfin, dernière proposition : mobiliser l'Union européenne et ses États membres pour qu'ils s'impliquent plus fortement dans la région.

L'Union européenne ne peut se désintéresser de ce qui se passe en Indopacifique compte tenu de l'ampleur des liens économiques qui l'unissent aux principales puissances de cette région. C'est également là que les grands problèmes globaux, à commencer par le changement climatique, trouveront ou pas une solution. En Indopacifique comme ailleurs, l'Union européenne doit défendre ses valeurs et ses intérêts par l'ensemble des moyens à sa disposition.

L'Union européenne doit mobiliser les moyens de ses États-membres qui, ne s'impliquent pas suffisamment dans la région, à l'exception de la France. Certes, l'opération Atalante contre la piraterie et les trafics dans la Corne de l'Afrique se poursuit depuis 2008 ainsi qu'une mission de formation militaire qui a été lancée au Mozambique en 2021. Il nous apparaît important de poursuivre ces deux opérations en leur donnant les moyens nécessaires :

– Atalante, qui a largement atteint son objectif en matière de lutte contre la piraterie, est désormais remise en cause par le gouvernement somalien, qui a fait part de son souhait de la voir réorientée vers la lutte contre la pêche illégale. Nous estimons nécessaire que l'Union européenne réponde aux besoins de la Somalie et reconfigure, le cas échéant, le format de l'opération. Une opération essentielle afin de préserver les ressources halieutiques de la zone ;

– la mission EUTM Mozambique a été lancée il y a quelques mois. Elle vise à former l'armée mozambicaine à la lutte antiterroriste avant son déploiement dans le nord du pays, face aux groupes djihadistes. Cette formation se double du financement par l'Union européenne d'équipements militaires à hauteur de 80 millions d'euros. Cette mission n'a pas encore atteint ses objectifs en termes de recrutement. Nous appelons donc la France à inciter les États-membres à renforcer leur contribution à cette mission, notre pays ayant un intérêt particulier à voir éradiqués les terroristes compte tenu de la proximité de Mayotte.

L'Union européenne peut se mobiliser en priorité sur les questions de sécurité plus que de défense, à savoir : l'impact du changement climatique, la lutte contre la piraterie, la protection des câbles sous-marins, la préservation des zones naturelles protégées et la liberté de navigation.

Il est nécessaire de pousser les partenaires européens qui le peuvent, à savoir, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et les Pays-Bas à plus s'impliquer dans cette zone.

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