Intervention de Jacques Marilossian

Réunion du mercredi 16 février 2022 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Marilossian :

L'Indopacifique, nous le savons, est devenue une région essentielle pour notre souveraineté, sous la menace constante de puissances régionales agressives. Face à celles-ci, la position de la France a été affaiblie par la défection de l'Australie mais sa stratégie de nouer des partenariats stratégiques reste pertinente, comme le montre le succès rencontré avec l'Indonésie ou la désignation de notre pays à la tête de la Commission de l'Océan indien.

Un constat s'impose cependant. Face à cette menace de puissances régionales hostiles et au renforcement considérable de leurs moyens militaires, notamment navals, l'augmentation du format de nos forces dans la zone Indopacifique est absolument nécessaire.

Après avoir travaillé pendant plusieurs années sur le secteur Marine au sein de notre commission, je suis plus que jamais persuadé qu'un format à deux, voire trois porte-avions, outil de puissance et d'influence, sera nécessaire à long terme pour protéger nos intérêts, qu'il s'agisse de notre immense zone économique exclusive ou de la liberté de navigation en Mer de Chine méridionale.

J'en viens maintenant à une note publiée récemment par l'Institut Thomas More, l'Indopacifique à l'épreuve des « Nouvelles routes de la soie » (novembre 2021), qui a suscité mon intérêt. Rappelant que la liberté de navigation est fondamentale pour la planète et, par conséquent, pour l'Union européenne, la note préconise de faire de la région Indopacifique le laboratoire d'une nouvelle Politique étrangère et de sécurité commune, mise en œuvre dans la région par un noyau dur d'États-membres tels que la France, l'Allemagne et les Pays-Bas. La note fait plusieurs recommandations comme la création d'une communauté de valeurs en soutien à Taïwan, la mutualisation et le prépositionnement de nos forces navales dans la région et, bien sûr, des missions d'opérations conjointes en faveur de la liberté de navigation.

Pensez-vous qu'une telle stratégie soit possible, indépendamment de l'OTAN et des États-Unis et qu'elle puisse être exprimée dans la Boussole stratégique ? Si oui, à quelles conditions ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.