Dans le cadre de nos travaux, il est apparu rapidement que personne n'imagine qu'un accrochage en Méditerranée puisse dégénérer en guerre ouverte. En revanche, s'il y a des inquiétudes s'agissant des pays de la rive Sud, c'est plutôt le risque d'effondrement d'un de ces pays.
S'agissant de l'Algérie, les auditions nous ont permis, à défaut de nous y rendre, de mieux appréhender la réalité du pays : le poids de l'armée toujours fort, une contestation importante, une jeunesse nombreuse moins tournée vers la France.
La réouverture de l'espace aérien, que nous avons appris en audition, a été consécutive aux évènements récents au Burkina-Faso, ce qui démontre que l'Algérie est préoccupée par la situation au Sud.
J'ai également été frappé par la qualité de sa marine, vantée par nombre d'interlocuteurs. Les capacités maritimes de l'Algérie sont très élevées, comme l'ont montré les exercices conjoints menés avec la Marine française. En comparaison, le Maroc est très loin derrière dans le domaine naval.
Cette question mérite certainement un approfondissement dans le cadre des travaux à venir car le véritable « cygne noir », c'est-à-dire le pire scénario pour la Méditerranée, serait un effondrement d'un pays de la rive Sud.