Intervention de Carole Bureau-Bonnard

Réunion du mercredi 23 février 2022 à 11h05
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCarole Bureau-Bonnard, co-rapporteure :

Pour que la défense NRBC soit efficace, il faut aux armées une doctrine solide, une organisation claire, des ressources humaines bien formées mais aussi des personnels bien équipés. J'évoquerai donc à présent les équipements. Face à la complexité des dangers et des situations NRBC, les équipements sont nombreux. Ils sont à l'image des cinq piliers capacitaires que nous avons évoqués tout à l'heure : la détection, l'identification et la surveillance ; la protection individuelle et collective ; la décontamination des personnels et du matériel ; les contre-mesures médicales ; enfin, les systèmes de commandement et de communication.

Il ressort des travaux de la mission d'information que la France a accusé ces dernières années un double retard dans le domaine des équipements. Je dis double car ce retard tient à la fois à des lacunes dans certains domaines et à la nécessité de renouveler des matériels anciens dans d'autres domaines. Afin de rattraper ce retard, la direction générale de l'armement (DGA) a lancé en 2020-2021 un programme à effet majeur appelé CINABRE couvrant les cinq piliers précités. Ce programme procède par étapes, appelées techniquement « incréments ». La première étape du programme a été inaugurée à l'été 2021 et concerne, pour près de 80 millions d'euros, la livraison de matériel d'identification biologique – les fameux tests PCR, entre autres – et l'obtention d'autorisations de mise sur le marché pour des contre-mesures médicales. Les étapes suivantes devraient concerner l'acquisition de matériels de nouvelle génération.

Le programme CINABRE sera complété par une opération appelée « EPIA » qui permettra l'acquisition d'équipements de protection interarmées, comprenant la tenue, le masque et les gants de protection.

En lien avec ces équipements, permettez-moi d'évoquer à présent un point qui nous tient particulièrement à cœur : le volet recherche-développement. Nous sommes convaincus, avec le co-rapporteur Chassaigne, de l'importance stratégique de la recherche publique dans le domaine NRBC. C'est pourquoi nous avons rencontré un ingénieur du Commissariat à l'énergie atomique qui suit un programme de recherche-développement dans le cadre de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur », aujourd'hui repris dans le programme d'investissement d'avenir n° 4. Au titre du programme 144 de la mission Défense, la DGA consacre également 15 millions d'euros de crédits à l'innovation de défense NRBC. La France peut s'enorgueillir d'être dotée de véritables fleurons dans la recherche-développement en ce domaine.

S'agissant des soutiens, nous insistons dans notre rapport sur le fait que l'effort de défense NRBC ne peut tenir dans la durée qu'à condition d'assurer le soutien et le maintien en condition opérationnelle des matériels. Vous me direz que cela vaut sur l'ensemble du spectre de défense mais s'agissant de la logistique et de la gestion des stocks, les équipements NRBC présentent la particularité, pour certains d'entre eux, de ne pas pouvoir être conservés intacts éternellement : beaucoup de ces équipements sont voués à péremption et doivent être régulièrement remplacés. Il convient donc d'assurer une gestion fine de ces stocks tout en évitant aussi, autant que faire se peut, des commandes au coup par coup.

Enfin, il est bon d'avoir des unités équipées, formées et soutenues. Mais il faut aussi assurer l'entraînement et la préparation opérationnelle des forces – c'est le dernier aspect du schéma « DORESE ». À cet égard, nous voudrions souligner la nécessité d'un entraînement NRBC qui soit en réelle interaction avec les autres fonctions opérationnelles. La prise en compte de la défense NRBC doit être systématique, quel que soit le niveau de l'exercice.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.