Intervention de Anna-Bella Failloux

Réunion du jeudi 13 février 2020 à 9h30
Commission d'enquête chargée d'évaluer les recherches, la prévention et les politiques publiques à mener contre la propagation des moustiques aedes et des maladies vectorielles

Anna-Bella Failloux, directrice de recherche à l'Institut Pasteur et responsable de l'équipe « Arbovirus et insectes vecteurs » :

Ne soyons pas alarmistes, parce qu'il y a toujours une solution. Aedes aegypti était présent en Europe pendant longtemps. Il y a même eu des épidémies de fièvre jaune à Marseille et certainement aussi à Fréjus. Il était présent à cause des marais, qui sont des environnements propices à sa colonisation. Grâce au développement socio-économique, les marais ont disparu. Mais ils ont laissé la place à la Grande-Motte, qui est un environnement urbain favorable au moustique tigre, parce que ces bâtiments récents facilitent l'installation des gîtes larvaires d' Aedes albopictus.

Parallèlement au développement socio-économique sur le pourtour méditerranéen qui a entraîné la disparition d' Aedes aegypti, il y avait aussi une lutte contre les vecteurs du paludisme avec du dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT). À cette époque, c'était un insecticide miracle qui tuait tout. Il fonctionnait très bien. Mais progressivement, nous nous sommes rendu compte qu'il était toxique et que tous les moustiques ont développé des résistances vis-à-vis du DDT, doncnous ne l'utilisons plus. Il n'y a plus d'insecticide miracle.

Les conditions de notre environnement sont donc propices à accueillir de nouveau Aedes aegypti. Il a été détecté en 2004 en Géorgie et en Turquie. Il vient de l'Est, et va progressivement venir vers l'Ouest en passant par la Grèce. Et les problèmes économiques en Grèce, en Italie et en Espagne ont entraîné le démantèlement des services de démoustication qui contrôlaient l'arrivée de moustiques extérieurs. En France, nous avons beaucoup de chance puisqu'il existe encore les agences régionales qui permettent de contrôler l'arrivée de ce moustique dans le pourtour méditerranéen. Mais nous sommes une exception.

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