Intervention de Matthieu Schuler

Réunion du mercredi 10 juin 2020 à 14h10
Commission d'enquête chargée d'évaluer les recherches, la prévention et les politiques publiques à mener contre la propagation des moustiques aedes et des maladies vectorielles

Matthieu Schuler, directeur de l'évaluation des risques de l'Anses :

Avant que la mission Vecteurs, dans les termes précisés tout à l'heure par Roger Genet, ne soit confiée à l'agence, des situations ont déjà conduit les ministères, en particulier le ministère chargé de l'agriculture, à saisir l'agence sur des problématiques liées à des dangers sanitaires dont les mouvements sont occasionnés par des vecteurs.

Nous avons mené un certain nombre d'évaluations de risques sur la fièvre catarrhale ovine, la leucose bovine, sur tout un tas de maladies qui ont été traitées dans le cadre de notre collectif en santé et bien-être des animaux ; ces évaluations nous avaient déjà conduit à mettre en œuvre un certain nombre de méthodes d'évaluation sur comment un insecte ou un pathogène peut être vectorisé par les insectes et quels sont les moyens pour s'en prémunir, ou en tout cas les dispositifs les plus adaptés, auxquels nous répondions à travers ces saisines.

C'était également le cas dans le domaine de la santé des végétaux. Avant 2018 existait déjà un collectif sur l'évaluation des risques biologiques et microbiologiques liés aux vecteurs qui peuvent aussi nuire aux végétaux. Roger Genet a cité Xylella fastidiosa tout à l'heure, nous avons récemment traité d'autres impacts viraux, comme la maladie du Huanglongbing qui s'attaque aux agrumes, ou plus récemment encore, la mouche Bactrocera dorsalis qui peut être un vecteur de maladies pour les fruits, qui ont occasionné des saisines de l'agence en urgence.

Tout ceci se situe avant que la mission Vecteurs ne soit installée. À partir de 2018, lorsque le groupe de travail présidé par Philippe Quenel a été mis en place, nous avons répondu à des sollicitations qui couvraient deux types de travaux, ceux de fond et ceux méthodologiques. Ce sont les quatre axes de la feuille de route du programme de travail de l'agence que Johanna Fite détaillera après.

Les travaux d'expertise que nous menons sont caractérisés par ces deux types de besoins.

Nous avons besoin d'approches sur le long terme, notamment de travaux d'ordre méthodologique pour savoir comment évaluer une stratégie de lutte anti-vectorielle. La problématique de la lutte anti-vectorielle est à la fois de protéger l'homme, l'animal ou les végétaux du danger, tout en veillant à ce que les moyens mis en œuvre ne viennent pas causer des dommages plus importants.

L'autre partie de l'activité de l'expertise de l'agence est de faire face à des besoins à plus court terme.

C'était d'ailleurs assez symbolique et illustratif que la première saisine à laquelle le groupe de travail présidé par Philippe Quenel a eu à faire face soit une saisine en urgence autour d'une problématique à La Réunion qui a nécessité des contacts rapprochés avec les acteurs, notamment l'agence régionale de santé (ARS).

Cela a donné la tonalité vis-à-vis du groupe de travail quant à la nécessité de faire face à la fois à des travaux de fond pour progresser dans les méthodes de lutte et à des besoins d'urgence auxquels nous répondons lorsque nous sommes sollicités.

Je peux peut-être passer la parole à Johanna Fite ou Philippe Quenel pour qu'ils expliquent les quatre axes de la feuille de route ?

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