Je pense que cette idée de regrouper dans une même structure à la fois les questions d'évaluation et de mise en œuvre, voire de coordination des organismes de lutte sur le terrain est totalement orthogonale avec les choix qui ont été faits et même avec ce qui se passe au niveau international. De façon générale, en termes de sécurité sanitaire, l'organisation qui se met en place au niveau international, c'est la séparation entre l'évaluation scientifique des risques et la mise en œuvre des politiques de gestion des risques qui relèvent des décideurs publics et des services sur le terrain, en l'occurrence, de lutte anti-vectorielle.
Je pense que cela ne va pas dans le sens de l'Histoire ni de l'intérêt collectif d'avoir une structure qui s'occuperait de tout.
Au contraire, le fait d'avoir une évaluation indépendante permet d'avoir un regard distancié sur la façon dont les politiques sont mises en œuvre, sur leur impact et sur des scénarios de gestion. D'autant plus que les comités d'experts des structures d'évaluation scientifique des risques sont des comités qui sont renouvelés de façon régulière avec un mandat défini. Ils se tiennent au courant de la littérature mondiale au plus haut niveau en permanence, ce qu'une petite structure aurait bien du mal à faire.
L'autre raison, c'est que la question des vecteurs en soi est une question totalement transversale et nous le voyons bien au sein de l'agence. C'est-à-dire que précédemment, dans notre comité d'experts santé animale et bien-être animal, nous traitions des maladies vectorisées en santé animale. Dans le comité d'experts spécialisés en santé des végétaux, nous traitions des maladies vectorisées en santé des végétaux. Dans le comité Biocides qui s'occupe des produits de lutte anti-vectorielle, nous traitions également cette question. Évidemment, ces comités ne se parlent pas.
L'objectif était donc bien d'avoir un comité d'experts transversal qui puisse s'interfacer avec les comités sectoriels et donner une vision globale et intégrative de ces différentes dimensions.
De façon générale, cela rejoint la problématique de l'agence et sa priorité à développer une approche, une seule santé – One Health – en intégrant les questions de santé humaine aux questions de santé environnementale, de santé animale et de santé végétale.
Pour la structure européenne, je déclare mon incompétence et je vais laisser mes collègues s'exprimer.