Intervention de Roger Genet

Réunion du mercredi 10 juin 2020 à 14h10
Commission d'enquête chargée d'évaluer les recherches, la prévention et les politiques publiques à mener contre la propagation des moustiques aedes et des maladies vectorielles

Roger Genet, directeur général de l'Anses :

Permettez-moi de compléter. Là, nous parlons des moustiques. Il y a d'autres initiatives pour d'autres vecteurs. L'INRAE et l'Anses ont développé une application qui s'appelle CiTIQUE, qui est disponible aujourd'hui sur les grandes plateformes de téléchargement et qui permet à tout un chacun de déclarer précisément le site où il a été contaminé, mordu par une tique et de déclarer ces tiques. C'est un outil important dans le plan de lutte contre la maladie de Lyme par exemple.

Ces applications correspondent à un objectif, comme l'a dit Johanna Fite, très précis. Nous avons une très forte adhésion du public, le cas échéant, sur les tiques peut-être plus que sur les moustiques, parce que c'est assez difficile d'attraper un moustique et la caractérisation du moustique par la photo, surtout quand il est écrasé, n'est pas aisée. Nos concitoyens sont assez friands de participer à ce type d'initiatives qui peuvent être extrêmement utiles. Il faut voir jusqu'où on va.

C'est vrai que l'application moustique, sous le contrôle de Johanna, donne une vision plus qualitative que quantitative. Cela nous permet de savoir si le moustique est remonté dans telle région, dans telle commune, pas quantitativement du nombre de piqûres ou du nombre de moustiques. Nous avons une approche plus qualitative que quantitative.

Sur l'application CiTIQUE, nous avons une approche qui est géo-référencée, nous arrivons à voir à la fois le nombre de personnes qui déclarent, qui traduit quand même d'une certaine façon la pression qu'exercent les tiques au niveau local et là où ils se sont fait piquer ou mordre par rapport à une promenade. Nous avons des cartographies qui donnent à la fois une vision géographique et quantitative de la pression.

Chaque application a évidemment ses avantages et ses inconvénients. Je pense que nous n'en sommes vraiment qu'au démarrage. Les applications comme celles-ci fleurissent, nous en avons pour la caractérisation des plantes et des animaux. Ces initiatives vont se multiplier. La question est de savoir, comme Johanna Fite l'a dit, ce que nous voulons en faire. Si nous voulons en faire un outil de veille et de lutte qui peut être vraiment très compliqué, il faut vraiment que la population joue le jeu. Il faut arriver à géo-référencer les déclarations. Il faut être sûr que le moustique qui a été capturé correspond bien à la bonne espèce. Cela peut être très compliqué pour ne pas avoir de faux résultats. Est-ce que nous voulons en faire un outil pour produire des données pour les laboratoires de recherche, pour la recherche, pour la surveillance ?

Les initiatives qui ont été prises, l'une par le service de lutte anti-vectorielle Loire-Atlantique, qui a développé une application, l'autre par le CNEV, ont chacune leur utilité. Elles sont limitées dans leur usage et nous réfléchissons pour voir si, à l'instar de CiTIQUE, il serait opportun de notre côté d'aller plus loin sur une application. Mais il faut bien définir le cahier des charges pour voir quelle peut être l'utilité pour le gestionnaire de risques ou pour la recherche.

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