C'est important de le redire, l'Anses n'est pas chargée de la gestion de la crise ni de la gestion du risque. C'est vraiment la responsabilité des ministères que de décider, sur la base d'un éclairage qui est donné par l'évaluation scientifique que nous produisons, de prendre des décisions sur les scénarios à appliquer. L'Anses peut être saisi en amont, sur des scénarios de gestion et donner un avis sur l'impact de scénarios de gestion ou en aval pour essayer de mesurer l'efficacité des dispositifs de lutte anti-vectorielle. Elle peut aussi être saisie pour donner un avis sur une dérogation d'usage, pour quantifier l'impact pour tel ou tel produit pour lutter dans une période épidémique, dans une crise. Elle peut être saisie en pré-crise, nous avons par exemple rendu des avis sur des écorces de pin contaminées par des vecteurs des nématodes du pin pour essayer de quantifier le risque d'importation sur le territoire national d'un risque existant ailleurs. C'était le cas aussi pour la peste porcine africaine, où nous avons été saisis en urgence pour rendre un avis en 48 à 72 heures. Sur la peste porcine africaine, pendant la crise, nous avons rendu plus d'une dizaine d'avis en trois mois, des avis que nous rendions en 48 ou 72 heures pour essayer de quantifier le risque lié à des scénarios. Nous avons mis des barrières pour limiter l'accès des sangliers qui venaient de Belgique, donc d'un territoire contaminé, vers la France. Quelle était la probabilité que tel scénario de gestion permette de freiner le risque d'importation ?
Johanna Fite évoquait également tout à l'heure quelques saisines sur des risques en période épidémique.
Nous sommes vraiment là pour faire une graduation du niveau d'incertitude dans une approche probabiliste de la survenue d'un risque ou de l'augmentation d'un risque par rapport à des scénarios de gestion. C'est principalement cela qu'on nous demande en cas de crise. Nos comités d'experts font des recommandations aux pouvoirs publics, mais il appartient aux pouvoirs publics de prendre des décisions, de les appliquer ou pas.