Je pense qu'il y a aussi un autre point sur lequel nous pouvons avoir un apport. Johanna Fite a exposé tout à l'heure les deux premières saisines du GT Vecteurs, qui étaient des saisines en urgence liées à la situation de La Réunion. Mais je trouve aussi intéressant de regarder un peu quel a pu être notre apport dans la récente saisine en urgence également, sur les besoins de lutter contre la dengue dans le contexte de la Covid-19. C'est un avis très récent qui a une autre vertu, celui de la prise de recul.
Dans les semaines et mois qui nous ont précédés, l'attention globale des pouvoirs publics, des autorités sanitaires, était à l'évidence sur les problématiques de Covid-19. Le travail du GT Vecteurs et l'expertise de l'agence ont montré que lorsque l'on mettait sur la table l'importance relative en termes de conséquences sanitaires, la réponse était presque évidente. Oui, il ne faut surtout pas relâcher l'attention sur la partie lutte contre la dengue, parce que pour que les graphiques de la dengue et de la Covid-19 soient sur la même figure et que les choses soient rapprochables, il fallait multiplier l'échelle entre cinq et dix.
Tout à l'heure, Philippe Quenel parlait de l'importance de la lutte intégrée. La lutte intégrée, c'est aussi faire en sorte que la population entende en permanence des messages sur l'attention à apporter à la dengue. Or, l'espace médiatique était saturé par la problématique de la Covid-19 C'était effectivement une des recommandations que je trouvais tout à fait justifiée et intéressante. C'est là que la prise de distance peut apporter aux gestionnaires. Comme l'espace est saturé par des messages relatifs à la Covid-19, l'attention et la mobilisation sur un sujet qui a une grande importance et sur lequel il ne faut surtout pas relâcher l'attention, diminue mécaniquement.