Je ne suis pas à proprement parler un spécialiste de l'industrie mais il me semble que l'aspect crucial du sujet est le retour de la planification stratégique pour une politique industrielle.
Le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) nous donne comme impératif catégorique de transformer notre industrie face à l'impérativité de préserver la civilisation humaine. Dans ce contexte, les agents économiques, financiers ou économiques, n'ont pas du tout l'horizon requis. Nous retrouvons les caractéristiques de la planification. Pierre Masset expliquait dans les années 1960 que la planification est l'anti-hasard. Nous avons besoin d'appliquer aujourd'hui un principe de précaution à long terme pour orienter les stratégies de l'ensemble des acteurs économiques et financiers dans un contexte de forte incertitude. C'est la raison pour laquelle le retour à une planification stratégique me semble important.
J'ai commencé ma carrière à l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), où je travaillais sur le Plan français, à la fin des années 1960. Ce plan présentait une forte originalité en ce qu'il impliquait tous les acteurs économiques et sociaux : entreprises, collectivités locales, organisations privées. Je pense que nous avons besoin de reproduire une réflexion collective. Les transformations industrielles nécessaires, sur le plan de l'énergie, des bâtiments, des transports, ne pourront pas être réalisées sans un mouvement collective.