L'État doit aussi être un entrepreneur. C'est un acteur clef de la création de valeur. Il assure non seulement un effort de recherche et développement en assumant des risques que les entreprises privées ne veulent ou ne peuvent pas supporter. Ce problème redouble d'acuité lorsqu'il s'agit d'opérer des innovations ou des transformations de grande ampleur. Le gouvernement doit donc élaborer une vision des changements techniques à opérer. Il doit donc investir dans la planification stratégique et la recherche et développement en particulier. Il faudrait construire des organisations publiques capables d'agir dans l'incertitude et revaloriser le statut du secteur public pour y attirer des talents.
L'État doit pouvoir recueillir les gains en retour de ses investissements pour pouvoir couvrir les pertes subies dans les investissements qui n'ont pas abouti. Il faut accepter l'idée que la recherche et l'innovation se traduisent la majeure partie du temps par un échec. Les pertes peuvent donc être considérables.
Le dernier élément est que nous avons adopté, depuis les années 1990, une vision selon laquelle l'État était l'ennemi du progrès, mais nous devons renverser ce paradigme car aujourd'hui le rôle de l'État apparaît indispensable. Il faudrait rétablir la planification stratégique pour restaurer la croissance soutenable.