Ma vision sur l'Europe est plus optimiste. L'idée d'une politique industrielle européenne n'est plus un sujet tabou. Nous nous sommes dotés d'outils modernes pour établir des alliances industrielles. Il ne s'agit pas de suivre le modèle d'Airbus ni de construire un modèle vertical de l'amont vers l'aval mais de rassembler tout l'écosystème concerné par le développement des batteries. L'idée est de faire naître des projets en invitant l'ensemble des entreprises qui sont complémentaire à réfléchir ensemble. Ainsi, des alliances se créent. À ce stade, aucun financement européen n'est requis. La décision est collective, ce qui signifie que le membre le plus efficace du lobby n'a pas forcément le dernier mot.
Les alliances européennes ainsi créées – qui reprennent le nom d'Airbus mais qui reposent sur un modèle différent – peuvent bénéficier plus facilement de subventions nationales et communautaires, sans oublier la Banque européenne d'investissement. L'Union Européenne doit jouer un rôle central dans la coordination des politiques industrielles des États-membres. Logiquement, lorsque des subventions sont proposées, les entreprises cherchent à en bénéficier mais l'objet n'est pas de servir en priorité celles qui exercent le lobbying le plus fort. Ce risque est présent mais nous pouvons nous en prévenir.
Dans le même ordre d'idée, une politique industrielle verte européenne me semble indispensable.