J'ai un avis nuancé sur la question des pénuries d'emploi. Depuis 2018 ou 2019, l'industrie est redevenue créatrice nette d'emplois et elle n'a jamais recruté autant. Le processus de recrutement est certes difficile mais les postes finissent par être pourvus. Réenclencher les processus de recrutement peut demander un certain temps : il faut communiquer sur son image sur son bassin d'emploi, négocier les salaires, sur le type de contrats de travail. Je n'ai donc pas l'impression que les tensions sur les recrutements soient aussi aiguës qu'il y paraît d'après certains discours.
Pour développer une bonne image de l'industrie, notamment vis-à-vis des jeunes, nous devrons démontrer qu'elle permet de régler des problématiques sanitaires et environnementales tout en contribuant à l'aménagement du territoire. Le positionnement de l'industrie vis-à-vis de la question environnementale est un enjeu clé. Le prix du carbone, en interne, est une question qui est déjà prise en compte par nos groupes industriels, qui sont plutôt en avance à cet égard. Je rappelle en outre que le salaire moyen dans l'industrie est de 1,9 fois le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) contre 1,3 SMIC dans les services.