Les relocalisations de la production de biens identifiés comme stratégiques peuvent avoir un sens pour répondre à des questions de souveraineté industrielle, couplés à d'autres stratégies comme la diversification et la constitution de stocks lorsque cela est possible. Pour la réindustrialisation, il faut prendre le problème de la formation à la racine afin de redonner de l'attractivité à l'industrie en sensibilisant professeurs et parents à la réalité de l'industrie. Il faut aborder l'industrie sous l'angle des technologies, leur rappeler que c'est par l'industrie qu'on pourra répondre aux nouvelles préoccupations écologiques. La filière professionnelle devrait être revalorisée en prenant exemple sur le modèle suisse où beaucoup de dirigeants de grandes entreprises viennent de cette filière.
Je voudrais que la politique industrielle soit plus volontariste. Il faut peut-être assumer une politique plus verticale, en orientant, et non pas en subventionnant comme en Chine, les investissements vers les grandes transformations de demain. On commence à le faire avec l'hydrogène. Il faudrait peut-être aussi revoir la politique de concurrence européenne. Le rééquilibrage des standards sociaux environnementaux vis-à-vis de pays comme la Chine va dans ce sens. Je pense notamment à l'interdiction de la fusion Siemens-Alstom. Toutefois, nous ne pouvons pas nous engager dans cette voie puis laisser un accès libre aux géants chinois et américain largement subventionnés.