Je n'ai pas les données sur la part des API consommées en France et d'origine française. Nous sommes sur un marché mondialisé et une grande part des principes actifs utilisés en France viennent d'hors de France et d'Europe. Pour exemple, les produits antibiotiques, type amoxicilline et autres, ne sont pas fabriqués en Europe. Sanofi, resté très présent en France, a l'habitude de gérer son appareil industriel localement et est très intégré sur la fabrication en amont. Le groupe est donc peu dépendant d'un certain nombre de matières. Selon une étude récente, en volume, l'Europe est dépendante de l'Asie pour 70 % de ses API et de 79 % de ses précurseurs. Le paracétamol et l'amoxicilline, à très forte volumétrie, représentent une part élevée de ces chiffres.
Il est important, pour le consommateur, que le lieu où a été produit le principe actif soit visible. Sur une boîte de médicaments, seul le lieu d'assemblage apparaît. Cette mention inciterait le consommateur à privilégier les fabrications françaises ou européennes. L'accès au médicament pour tous est particulièrement important, mais il est très compliqué de remonter les prix sur certains qui sont essentiels. Cette action est une décision politique.
Il n'est pas possible de continuer à ignorer que certains principes actifs arrivent de pays où les critères environnementaux sont moins exigeants. Les Américains, pour réguler le marché au niveau de la qualité, ont instauré une taxe pour les industriels exportateurs vers les États-Unis. Les sites exportateurs payent donc pour accéder au marché américain et acceptent, à tout moment, qu'un auditeur intervienne sur le lieu de production. Il serait intéressant, du point de vue environnemental, d'appliquer ce type de dispositions pour contraindre nos concurrents asiatiques, essentiellement, aux mêmes normes que les nôtres.