Les centres hospitaliers universitaires (CHU) et les établissements de santé privé d'intérêt collectif (ESPIC) ont très peu été associés aux démarches d'innovation en santé, qui relevait d'un dialogue entre industriels et ministères. Or, les CHU constituent une interface entre les hôpitaux, le milieu hospitalo-universitaire, les chercheurs, le public et le privé. Ce sont les interactions entre ces différents acteurs qui constituent aujourd'hui la recherche tournée vers les innovations.
Nous avons recommandé une orientation vers les pôles ou « clusters ». Les États-Unis en comptent une dizaine. Nous devons accélérer cette démarche, en partant des dispositifs tels que la recherche hospitalo-universitaire en santé (RHU) et les instituts hospitalo-universitaire (IHU). Nous avons suggéré que ces lieux fassent émerger des équipes fortes et des talents également dans le reste de la France. Les CHU doivent être identifiés comme des lieux clés pour l'innovation en santé. La dimension d'innovation des CHU n'est pas complètement prise en charge par le ministère des solidarités et de la santé, qui se concentre sur l'aspect du soin, ni par le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, qui s'intéresse davantage à l'INSERM, au CNRS, au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et aux EPST. La jonction a cependant commencé à s'opérer pendant nos travaux. Il est important d'avoir les CHU comme partie prenante de la dynamique d'innovation en santé, y compris sur l'aspect transfert et valorisation : les CHU sont d'ailleurs très mobilisés et volontaires sur cette dimension.