Il peut y avoir plusieurs réponses sur ce point. De mon point de vue, les réflexions ont un intérêt à être menées au niveau européen. L'Autorité de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire – Health Emergency preparedness and Response Authority (HERA) pourra contribuer à définir la liste des médicaments à relocaliser en Europe. En effet, un certain nombre d'États européens ont décidé de créer des usines pour relocaliser la production de médicaments en Europe. Mais la multiplication des actifs de production ne permettra pas d'atteindre une taille critique en volume pour assurer une rentabilité de l'investissement. Il faut absolument une organisation européenne afin de définir où et comment seront produits les principes actifs à relocaliser. La différence de coûts avec la Chine ou l'Inde est trop importante pour que des concurrents européens puissent s'ajouter et se faire face. L'HERA pourrait s'associer à l'Agence européenne du médicament pour définir les molécules cibles.
L'Europe n'est que la représentation des États qui la composent et la France et l'ANSM ont également un rôle à jouer pour définir la liste des médicaments. Les corticoïdes ou les antibiotiques pourraient par exemple faire l'objet d'une production sur notre sol, dans un objectif de souveraineté française et pourquoi pas européenne. L'Europe, l'ANSM, la direction générale des entreprises sont les bons acteurs pour travailler là-dessus.