Le cluster combine nécessairement une logique géographique avec un bon projet scientifique. Dans notre projet avec l'Institut Gustave-Roussy (IGR), l'université Paris-Saclay et l'École polytechnique, nous voulons réunir sur un même site de très bons mathématiciens, de très bons analystes, de très bons informaticiens et bio-informaticiens, les meilleurs cliniciens du monde. La France est le deuxième pays en matière de production de publications en cancérologie, mais elle est 17e en matière de dépôt de brevet. Il existe un fossé entre les recherches et publications réalisées et les innovations. Des équipes en immunologie et cancérologie à Marseille sont les premières à avoir établi une étude sur les voies de signalisation dans le mélanome métastatique mais la molécule a été développée aux États-Unis…
Nous souhaitons réunir les compétences dans une même géographie et accélérer la dynamique de l'écosystème, que des biotechs viennent. Je vois le cluster comme un vaisseau amiral, un porte-avions. Il peut y avoir des équipes qui travaillent partout sur le territoire mais au moment où elles souhaitent accélérer, elles peuvent intégrer le cluster afin de pousser leur développement. La France pourrait compter deux ou trois clusters. Les équipes de recherche doivent collaborer les unes avec les autres. L'Institut Gustave Roussy est le cinquième centre mondial en matière de file active de cancer et ses cliniciens sont parmi les meilleurs au monde. Nous voudrions créer un environnement autour de cet institut pour créer des biotechnologies et des biomédicaments en France. Les médicaments innovants ne sont plus assez produits en France.