J'ai reçu un courriel du CEPS il y a deux semaines m'expliquant que conformément à la stratégie d'économie de santé, il souhaitait appliquer une baisse de 20 % du prix de l'un de mes produits à compter du 1er janvier 2022. Mon entreprise réalise un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros pour un résultat net de 300 000 euros, soit moins de 5 % du chiffre d'affaires. Cette décision représente 80 % de mon résultat net. Où trouverai-je des marges d'amélioration ? Il n'y en a pas ou très peu. Je ne dispose pas de la trésorerie suffisante pour réaliser les investissements qui seraient nécessaires. Cette situation est celle de beaucoup d'entreprises. Les prix sont déjà bas. Pour un médicament injectable, l'ampoule rapporte 60 centimes à l'unité et il nous faut satisfaire à toutes les exigences qualité et réglementaires qui pèsent énormément sur le coût du produit. À un moment, l'équation n'est plus soluble…
Les discussions n'ont pas encore commencé. J'ai demandé une audience auprès du président du CEPS. Mais les demandes de hausse de prix ou de négociation que j'ai évoquées avec d'autres membres de l'association témoignent d'une absence de vision industrielle. Pourtant, le CEPS dispose des moyens de mener des enquêtes. Par le passé, la DGCCRF est venue enquêter sur mes comptes et mes procédures de fabrication afin de vérifier le bien-fondé de ma demande. Les négociations ne prennent pas en compte rationnellement le coût de fabrication et de qualité du produit dans le contexte européen. Les propositions sont régulièrement très en dessous des prix de revient industriels. Il n'y a pas de discussion objective possible.