Le fondateur du groupe Pierre Fabre avait fait le choix de la France et plus spécifiquement de la région sud-ouest. Les dirigeants actuels ont maintenu cette stratégie. 100 % de nos équipes de recherche sont situées en France et plus de 90 % de la production de médicaments et de dermatocosmétiques sont effectués en France. Ce choix ne va pas de soi, car il soulève la question de la comparaison entre le coût de fabrication et le prix de commercialisation fixé par le CEPS. Le groupe Pierre Fabre commercialise par exemple des produits de sevrage tabagique. La ministre de la Santé a décidé il y a quelques années le remboursement de ces produits en 2018. Un système de prix administrés par le CEPS a remplacé le système de prix libre. Ainsi les prix des produits de sevrage tabagique ont subi une baisse importante – toutefois accompagnée d'une augmentation des volumes puisque l'objectif des pouvoirs publics était de rendre ces produits plus accessibles à une large partie de la population. Cependant, la question de la rentabilité de la production et du coût de production pour une fabrication en France se pose.
Nous avons la préoccupation de maîtriser l'ensemble de notre chaîne de production. En cancérologie, nous commercialisons des produits innovants dans la prise en charge du cancer colorectal et du mélanome. À l'horizon 2024, ces produits seront fabriqués en France pour l'ensemble des étapes de production. Comme vous le savez, la fabrication d'un médicament connaît beaucoup de stades qui peuvent être répartis en France et ailleurs. Nous avons souhaité faire en sorte de disposer de la maîtrise totale de la production.
Enfin, la question du prix compte en France mais aussi à l'international. Le prix fixé en France est utilisé comme référence dans beaucoup d'autres pays dans le monde. Ainsi, un prix imposé à un niveau insatisfaisant ou qui connaît une baisse entraîne des conséquences négatives sur le marché français, mais également sur les exportations.