Intervention de Didier Véron

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 11h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Didier Véron, directeur des affaires corporate du Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB), président du G5 Santé :

France 2030 est un plan ambitieux et nous nous félicitons que des moyens soient alloués au secteur de la santé. Ce plan s'appuie fortement sur les annonces du CSIS, qui alloue 7 milliards d'euros à la santé. Toutefois, les annonces sont très récentes et il est encore tôt pour identifier ces 20 bio-médicaments – entre la thérapie génique, la thérapie cellulaire. La France a accumulé du retard en matière de bioproduction, qui ne concerne que 20 % de la production de médicaments. Le comité stratégique de filière propose une alliance entre tous les acteurs pour travailler sur les métiers de l'avenir. Ce sujet nous intéresse au premier plan.

Nous ignorons encore quels sont les médicaments stratégiques essentiels en cas de pandémie. En 2020, dans le contexte de la pandémie, nous demandions une liste définie de principes actifs et de médicaments – plutôt à l'échelle européenne que française – notamment pour mieux nous préparer à de futures pandémies. Quels doivent être ces produits stratégiques ? Qui doit les fabriquer ? Nous sommes prêts à accompagner dans la réflexion. L'Autorité de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire – Health Emergency preparedness and Response Authority (HERA), qui sera opérationnelle en 2022, pourrait travailler à la définition de cette liste en collaboration avec l'agence d'innovation en santé – puisque dans le projet du Gouvernement français, cette agence a vocation à être le bras armé de l'autorité européenne. Il faut qu'elle le fasse avec nous, les industriels, qui sommes très engagés sur le sujet. Le budget de l'HERA n'est pas encore certain. On parle de 30 milliards d'euros sur cinq ans, entre 2022 et 2027. Je crois comprendre qu'il ne s'agira pas d'une agence mais d'un service de la Commission européenne, pour des raisons de gains de temps et d'efficacité. Cependant, pour être effective, elle doit être dotée d'un véritable budget qui nous a manqué pendant la crise de la Covid-19. Aux États-Unis, la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) a bénéficié de 10 milliards de dollars pour développer et fabriquer des médicaments avant même qu'ils soient approuvés par les autorités réglementaires.

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