Certaines ETI sont elles-mêmes des donneurs d'ordres ou, comme notre entreprise, conçoivent et produisent tout à la fois leurs produits sur le sol français. Force est de constater que les marges des fournisseurs français sont beaucoup plus faibles. C'est une source de fragilité. La crise de la Covid-19 a impacté notre économie, d'autant plus que nous sommes tenus au paiement des taxes de production que nous dégagions des bénéfices ou non. La part du coût de transmission des entreprises a également réduit leur marge d'investissement. Ainsi, une ETI française basée en Allemagne génère chaque année 60 % de profits supplémentaires par rapport à une ETI basée en France. Ces chiffres s'élèvent à 105 % pour une ETI située en Angleterre. Ces différences cumulées sur une période de vingt ans ont entraîné de véritables problèmes d'investissement. Les ETI industrielles fournisseurs sont donc de plus en plus fragilisées et, dans certains cas, pour pouvoir survivre, elles n'ont d'autre alternative que de délocaliser leurs sites de production ou de disparaître au profit de concurrents étrangers. Ceci explique que la France perd progressivement tout un ensemble de savoir-faire, comme on le constate dans la cosmétique, la plasturgie et la verrerie. Ce sont des secteurs dans lesquels de grands concurrents internationaux créent des zones très favorables afin de récupérer ces sous-traitances et de produire des savoir-faire qui leur permettront par la suite de créer des marques et de prendre le pas.