Comme je l'indiquais précédemment, nous avons beaucoup éloigné les jeunes de l'industrie. Quand vous faites référence aux problèmes d'emploi, cela concerne actuellement surtout les services, ainsi qu'un certain nombre de métiers spécialisés. Ainsi, dans l'industrie, il est difficile de recruter des régleurs pour la simple raison que les filières se sont désagrégées, qu'un certain nombre de savoir-faire a disparu et que, par conséquent, la formation vers ces compétences s'est réduite. Cela va donc supposer d'œuvrer à la mise en place de nouvelles formations en présentant l'industrie comme un secteur attractif. Nous n'avons pas de problématique liée aux salaires – contrairement à certains métiers des services – mais nous souffrons de réelles difficultés de formation : nous manquons de qualifications et de filières assurant la formation à ces dernières. De plus, les jeunes n'ont pas envie de se diriger vers des carrières qui ne leur paraissent pas porteuses dans un contexte de désindustrialisation constante. D'autres facteurs peuvent également entrer en ligne de compte. Le taux de chômage s'élève encore à 7 % contre seulement 3 à 4 % dans d'autres pays, ce qui interroge sur le sujet de l'éducation et du fléchage. Il peut également se poser la question du transport et de la localisation dans certains territoires, notamment pour les femmes, lorsqu'elles sont seules avec des enfants à charge. Nous ne rencontrons pas vraiment de difficultés à recruter dans les entreprises bien structurées qui donnent une perspective mais plutôt sur des postes techniques spécialisés. Il faut bien évidemment tenir compte de l'impact de la crise sanitaire, qui est venue bouleverser nos habitudes et a pu changer pour certains, du moins provisoirement, leur rapport au travail. Il est sans doute nécessaire de laisser un peu de temps aux gens pour qu'ils passent outre ce choc et se réhabituent à travailler dans des conditions normales.