Les propositions remises au CSIS font état de l'intérêt d'identifier une liste de produits thérapeutiques d'intérêt majeur. Certaines listes existent déjà, mais elles sont extrêmement longues. Il faudrait se focaliser sur quelques produits, tout en assurant des conditions de marché adéquates, en jouant sur les prix, ou potentiellement par le biais de la commande publique. En effet, un industriel ne relocalisera pas sa production s'il n'est pas certain de pouvoir ensuite vendre son produit à un prix lui permettant d'obtenir un équilibre. Une aide à l'investissement devrait s'y ajouter. Par ailleurs, il n'est pas nécessaire de rapatrier la totalité de la production des molécules stratégiques. 10 à 15 % suffiraient pour affronter une coupure des approvisionnements en cas de crise.
Il serait également possible, nous l'avons proposé, pour faciliter l'appui de l'État et encourager les industriels en ce sens, de classer ces produits comme relevant de la sécurité nationale – sur la suggestion d'un ancien ministre de la Défense. Cela nous exonérerait de certaines règles européennes, notamment en termes de concurrence, et l'État a pu aider des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et des groupes par le biais. Pour reprendre l'expression d'Hubert Védrine, « l'Europe est l'idiot du village mondial et le bon élève de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ».