Je vous remercie d'avoir parlé de consolidation dans un contexte de course à la création d'entreprise qui aboutit à neuf insuccès sur dix, alors que nous avons besoin de licornes et de biopharmacie. Je ne suis pas sûr que ce discours soit bien partagé par Bpifrance et par les SATT.
Il me semble néanmoins que nous payons cette absence de bi-formation de nos scientifiques, cette formation en silo qui fait que vous êtes scientifique mais que vous n'avez aucune base d'économie ni de souci de valorisation ou de transfert. Un modèle que l'on pourrait peut-être essayer de faire vivre est celui de la « quasi-entreprise » que j'avais découvert il y a très longtemps à l'université de Barcelone. Ils avaient assumé que la majorité de leurs scientifiques ne seraient jamais des « valorisateurs » et des créateurs : ils avaient donc introduit dans le dispositif des personnes de très haut niveau sur les aspects scientifiques et financiers qui pouvaient accompagner les chercheurs et faisaient le tri entre ce qui était intéressant et ce qui l'était moins d'un point de vue économique.
Manifestement, nous nous dirigeons vers un modèle bien différent. Ainsi au pôle Paris-Saclay, en particulier au niveau de son futur pôle oncologie, nous voyons des chercheurs industriels, en l'occurrence des chercheurs de Sanofi, qui seront introduits directement dans les équipes académiques et qui feront du sourçage en situation. Que penser de ce modèle ?
Par ailleurs, tous les acteurs de la biotechnologie souhaiteraient des fonds plus profonds qui permettent d'accompagner les phases cliniques. Le dirigeant de GenSight finit régulièrement ses conférences en s'interrogeant sur l'utilisation de notre épargne et de nos assurances-vie. Qu'en pensez-vous ?