Intervention de Édouard Martin

Réunion du jeudi 28 octobre 2021 à 17h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Édouard Martin, ancien délégué syndical CFDT d'ArcelorMittal Florange, ancien député européen (Alliance progressiste des socialistes et démocrates), président de l'association Bâtir le renouveau industriel sur la démocratie et le génie écologique :

Lorsqu'Arcelor a été créé par la fusion de trois entreprises, des administrateurs salariés étaient présents au conseil d'administration et disposaient d'un droit de vote. Même s'ils étaient peu nombreux, ils pouvaient faire entendre la voix des travailleurs. Lorsque Mittal est arrivé, il a supprimé les trois postes d'administrateurs salariés.

Plus récemment en France, il y a eu la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi, dite « loi Rebsamen », contre lesquelles je suis très fâché. Elles ont retiré du pouvoir aux représentants du personnel dans les comités sociaux et économiques (CSE), et notamment le droit à une information consultation sur les résultats de l'entreprise. Le droit de recourir à un expert a été fortement diminué.

Si certains pensent que l'économie de l'industrie est réservée à une caste et que les représentants du personnel ne savent que manifester, ils se trompent. Les entreprises dirigées par un décideur tout-puissant appartiennent au passé. Aujourd'hui, il faut intégrer l'ensemble des parties prenantes dans les décisions, y compris les représentants du personnel.

L'actionnaire majoritaire ne peut décider contre l'ensemble des autres parties prenantes que sont les travailleurs, les organisations non gouvernementales, le territoire, la ville, l'État.

Il faut renforcer le dialogue social mais aussi mieux prendre en compte la parole des représentants du personnel.

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