La production de médicaments en France est en effet un enjeu stratégique. Il faudra donc actionner plusieurs leviers, au-delà du seul prix, pour y parvenir. Il est par ailleurs nécessaire de favoriser la création de clusters, de créer un écosystème performant, de lancer des appels à projet et autres grandes actions nationales, tel que les plans d'investissement d'avenir (PIA) ou France 2030. L'ensemble de ces mesures construira une stratégie pertinente et attractive pour les entreprises.
Le CEPS, pour sa part, peut contribuer à cette stratégie en élaborant des signaux de prix cohérents avec la politique industrielle. Telle est notre façon d'exercer notre rôle.
J'ignore si les autres pays européens ont développé des stratégies à l'image de la française. Nos réflexions en matière de sécurité d'approvisionnement reposent sur une étude des chaînes de production, des sites possibles pour cette production, à l'échelle européenne, comme indiqué dans plusieurs articles de l'accord-cadre. La production en France apporte une garantie supplémentaire mais nous envisageons l'ensemble des investissements envisagés sur le territoire européen.
Le médicament est une production finale, réalisée à la fin de la chaîne de production. Donc, pour sécuriser l'approvisionnement en médicaments, il faut étudier les différentes étapes de la chaîne de production. Une production en France n'est pas sûre si le processus dépend d'un principe actif fabriqué en Inde. Lorsque le Comité doit exprimer une appréciation sur la sécurité d'approvisionnement de tel ou tel médicament, nous nous attachons à obtenir des informations sur la provenance de l'ensemble des matières premières.