La particularité de cette crise par rapport à un choc pétrolier réside dans son effet très différencié selon les zones du monde. En effet, le pétrole et le charbon relèvent d'un prix mondial. Les prix de l'électricité et du gaz présentent des écarts très significatifs, notamment du fait des règles adoptées en Europe. Le prix du gaz est resté très raisonnable aux États-Unis alors qu'il s'est envolé sensiblement en Chine et très fortement en Europe. Les écarts de prix génèrent des difficultés puisque les Américains, notamment, sont capables de produire à un prix inchangé et que, dès lors, le prix de marché n'a pas augmenté. Certaines industries sont donc obligées d'arrêter leurs installations parce que le prix de marché est inférieur au prix de revient en raison de l'explosion des coûts de l'énergie. Dès lors, les dispositifs de soutien sont bienvenus, mais leur efficacité dépendra de la durée de la crise. Comme tous les industriels, j'espère que nous retrouverons une situation normale et, surtout, équilibrée, au printemps prochain, après la période hivernale, alors que nous aurons reconstitué les stocks. Cependant, nous n'en avons pas la certitude, notamment parce que la crise sanitaire a généré une accélération des sujets transitionnels, numérique et écologique, qui met en œuvre des modifications structurelles. Quoi qu'il en soit, force est de constater que les choix opérés par les Américains leur permettent de disposer d'énergies fossiles à bas coûts alors que l'Europe, plus dépendante, a pris de plein fouet les évolutions des coûts de certaines matières premières.
Nous nous réjouissons donc de l'amendement déposé par le Gouvernement. Nous en mesurerons la portée complète lorsqu'il sera voté, mais il constitue clairement un geste opportun que nous soutenons.