Intervention de Alexandre Saubot

Réunion du jeudi 4 novembre 2021 à 9h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Alexandre Saubot, directeur général d'Haulotte Group, président de France Industrie, vice-président du Conseil national de l'industrie, ancien président de l'Union des Industries et des métiers de la métallurgie et de l'opérateur de compétences interindustriel :

Nous portons un regard positif sur le plan France 2030, pour deux raisons. Ce plan apporte sur l'ensemble des sujets, notamment la transition écologique, une première réponse au besoin de soutien au-delà de fin 2022. En effet, si l'État n'est pas doté d'un outil d'accompagnement de l'ensemble des entreprises engagées et qui font face à des problématiques de compétitivité, la dynamique s'arrêtera très rapidement. Dès lors, nous n'émettrons plus de carbone soit parce que nous arrêterons de décarboner, soit parce que nous ne produirons plus. Aucune de ces deux hypothèses n'est satisfaisante.

Par ailleurs les grandes priorités du plan France 2030 sont très en phase avec ce que nous avions souhaité dans le cadre du plan France relance et dans le cadre de l'ensemble des initiatives visant à relancer l'industrie. Le plan France 2030 a été également inspiré par le rapport du collège d'experts présidé par Benoît Potier Faire de la France une économie de rupture technologique et les priorités d'innovation qu'il proposait. Le rapport Gallois et le rapport Potier constituent des travaux formidables qui posent bien les termes du débat. Ces rapports ont rassemblé une intelligence collective et une réflexion dont la France est capable et qui est inspirante.

La gouvernance et l'exécution demeurent des enjeux importants. De nombreux sujets concernent l'innovation de rupture qui, par définition, comporte des risques. Certains projets ne se passeront pas comme prévu. Dès lors, la capacité à écouter le terrain, à financer davantage lorsque cela s'avère nécessaire, soit parce que l'effort a été sous-estimé, soit parce que nos grands voisins y consacrent un budget très supérieur, sera essentielle. Si nous voulons être compétitifs, il sera indispensable de dégager des budgets ou encore de ne pas s'acharner dans des voies sans issue. Il sera donc nécessaire d'articuler efficacement les actions du secrétariat général pour l'investissement (SGPI), du programme d'investissements d'avenir (PIA), et de l'ensemble des dispositifs que nous avons progressivement sédimentés de sorte que les entreprises qui portent un projet ne se perdent pas dans le labyrinthe des guichets, des autorisations et des demandes. Force est de constater en effet que la France a développé un certain talent pour la complexité administrative.

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