L'entreprise prend les risques dont elle estime qu'ils ne sont pas susceptibles d'affecter sa pérennité. S'agissant de l'innovation et de la montée en gamme, la première explication réside dans l'insuffisance des marges qui se traduit par une moindre accumulation de fonds propres et donc une moindre capacité à prendre des risques. Le crédit d'impôt recherche (CIR) a permis d'enrayer une certaine dégradation. Cependant, l'écart de prélèvements entre les entreprises françaises et allemandes s'élève à six points de produit intérieur brut (PIB), ce qui représente plus d'une centaine de milliards d'euros et environ sept milliards d'euros pour le CIR.
Dans certains secteurs, des efforts ont été portés pour limiter les conséquences d'une taxation supérieure de nos entreprises par rapport à celle de nos grands voisins européens.
S'agissant de la montée en gamme, les schémas japonais et coréen montrent que c'est l'accumulation du capital qui permet d'investir dans l'image de marque, le marketing et qui positionne une entreprise dans le haut de gamme. Cela ne se décrète pas. Le niveau de gamme est le résultat du travail, notamment la maîtrise de la qualité de produits. Un produit de meilleure qualité se vend plus cher. Cela nécessite des marges solides qui assurent la profitabilité de l'entreprise et lui permettent d'investir dans l'innovation, l'image de marque et le marketing. Aujourd'hui, le Made in Germany est reconnu dans le monde entier, grâce à un travail permis davantage par la profitabilité des entreprises que par des choix stratégiques.