Je pense que le capitalisme familial d'une ETI française est aussi patient que celui d'une ETI allemande. Cependant, les ETI françaises sont plus fragiles. Leur capacité à croître constitue le meilleur garant de la pérennité de notre tissu industriel.
Je rappelle d'ailleurs qu'à l'aube des années 80, la France comptait autant d'ETI que l'Allemagne. Après trente ans de désindustrialisation et d'une politique défavorable à l'industrie, les ETI françaises sont trois fois moins nombreuses que les ETI allemandes. Les ETI qui nous manquent aujourd'hui sont des PME qui n'ont pas su grandir. Les sujets de la taille, des seuils sociaux, de la rentabilité, de la capacité à lever du capital, de la fiscalité, ont constitué des éléments essentiels de notre situation actuelle.
De nombreuses actions ont été engagées en vue de notre redressement et il nous appartient d'investir dans nos compétences et notre capital humain. La réforme de 2018 n'a pas épuisé le sujet, malgré l'effort porté sur l'apprentissage, dynamique qu'il convient de poursuivre. Il demeure néanmoins essentiel de renforcer les compétences dont nous avons besoin afin d'affronter les défis futurs. Je regretterais vivement que l'engagement conjoint des industriels et des gouvernements achoppe sur une problématique de ressources humaines parce que nous ne serions pas parvenus à nous doter des compétences et des hommes capables de mettre en œuvre les formidables opportunités que nous créons actuellement. Ce serait désespérant.