Le plan France 2030 repose dans de nombreux domaines sur des appels à projets. Le projet constitue donc la condition. La France n'est pas en retard dans la transposition des directives européennes et dans la production de normes. Son niveau d'exigence est équivalent, voire supérieur, à celui qu'appliquent certains de ses voisins. Dès lors, la conditionnalité ne s'impose pas. Il importe surtout d'élaborer un projet commun de réindustrialisation de la France et si les industriels réussissent dans un engagement commun, la France réussit. La contrepartie au soutien et à l'accompagnement réside naturellement dans la réalisation du projet, la production, la création d'emplois et dans la revitalisation de l'écosystème alentour.
Les trois quarts des emplois industriels en France sont situés en dehors des métropoles. L'industrie constitue donc la meilleure réponse à la fracture territoriale et au sentiment d'abandon manifesté par certains territoires.
Il ne serait pas souhaitable de rajouter des conditions dans un secteur qui n'en manque pas. En revanche, il conviendra de veiller à ce que cet effort se traduise par des implantations dans notre pays, de la réindustrialisation dans des territoires qui en ont besoin ou qui ont des compétences et des capacités d'accueil.
Les Allemands sont Européens, mais ils sont d'abord Allemands et ils ont raison. La défense de l'industrie allemande, de l'ancrage des centres de décision, des centres de R&D et des capacités de production dans leur pays s'avère absolument fondamentale. Il nous appartient d'évoluer dans cette direction. Notre objectif commun doit consister à inciter les industriels à fabriquer en France.
La diminution des impôts de production et autres mesures transverses ne peuvent pas être assujetties à contrepartie puisqu'elles consistent à rapprocher la fiscalité française de celle de ses voisins.