Intervention de Laurent Borel Giraud

Réunion du jeudi 4 novembre 2021 à 12h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Laurent Borel Giraud, directeur des opérations pharmaceutiques et commerciales de Teva Santé :

35 % des volumes de génériques remboursés destinés au marché français sont produits en France. 70 % des produits commercialisés en France sont produits en Europe. Les médicaments génériques représentent actuellement soixante sites de production, quinze mille collaborateurs, 20 % d'emplois indirects en France. Dans le périmètre européen, ils représentent quatre cents sites essentiellement de sous-traitance, mais également des usines de nos groupes qui assurent cette industrie basée en Europe.

En 2014, une étude de Roland Berger pour Les Entreprises du médicament (LEEM) indiquait que les génériques étaient les médicaments remboursés les plus produits en France, soit 30 % déjà à cette époque et 19 % des équivalents remboursés non génériques. Notre taux d'activité a donc été relativement stable sur cette dizaine d'années. Selon les statistiques, les médicaments génériques restent très largement produits en France et en Europe. Il apparaît important de rétablir cette vérité. Cette production de médicaments génériques a permis de préserver les acteurs industriels nationaux qui avaient progressivement perdu leur activité de production de médicaments princeps et elle a en quelque sorte constitué un relai d'activité qui a permis de maintenir de nombreux sites, de conserver et de développer leur savoir-faire et leurs équipements.

L'industrie générique est profondément enracinée en Europe et en France, contrairement à ce que certaines informations laissent penser, prétendant que l'intégralité de la production aurait été délocalisée hors d'Europe. Plusieurs laboratoires membres du Gemme impliquent jusqu'à 50 % de leurs activités en France et jusqu'à 90 % en Europe. Il nous paraît important de rappeler cette empreinte puisque l'implication régionale ou locale fait partie de nos missions afin de participer au système des économies de santé.

Cependant, si notre empreinte en Europe est forte, il est vrai que la production de principes actifs et de certains produits migre graduellement en dehors de l'Europe. La raison primordiale applicable réside dans la pression économique continue à laquelle nous sommes confrontés, cumulée, depuis 2019, à l'impact pour les produits matures de la clause de sauvegarde et combinée à une évolution des exigences réglementaires et de qualité, que nous soutenons, mais qui produisent un effet immédiat sur les coûts de production.

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