Intervention de Frédéric Collet

Réunion du mercredi 17 novembre 2021 à 14h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Frédéric Collet, président de Novartis France, président du LEEM :

La France dispose d'un certain nombre d'atouts incontestables et reconnus. Le premier est celui de l'universalité de l'accès aux soins. Ce système n'est pas mis à mal et est reconnu. Le deuxième est le savoir-faire français sur le plan industriel, mais également dans la recherche et les essais cliniques. A titre d'exemple, dans le domaine de la lutte contre le cancer et de l'oncologie, un essai clinique européen sur deux est réalisé en France. Le troisième atout est représenté par certaines mesures, en particulier le crédit d'impôt recherche.

Toutes nos entreprises opèrent à l'échelle internationale. Elles considèrent la France comme un centre ou hub de fabrication pour le reste du monde et 49 % de notre production est exportée. Les entreprises du médicament représentent le quatrième secteur exportateur en France. Les structures logistiques, routes, voies ferrées, aéroports, sont de plus en plus considérées comme un véritable facteur d'attractivité.

Parallèlement, nous avons un certain nombre de freins par rapport à nos voisins européens. Quand un groupe fait un choix d'investissement, industriel, dans la recherche, dans les nouvelles technologies, digital ou dans l'exploitation des données, il compare d'abord les territoires (Amérique, Europe ou Asie). En Europe, nous sommes en compétition avec quatre des cinq grands dont nous faisons partie, avec l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni.

Premier frein : la France souffre d'une mauvaise réputation du droit du travail, quels qu'aient été les progrès réalisés ou les avancées dans ce domaine. Nous avons toujours cette image d'un pays dans lequel le droit social est compliqué et pénalisant. Il est important de poursuivre son amélioration et de mieux faire valoir ce qui a été fait récemment.

Deuxième frein : la France souffre d'un manque de visibilité et de stabilité règlementaire. Au-delà des stratégies et des CSIS qui se sont succédé, chaque CSIS fait l'objet de mesures règlementaires qui viennent se contredire. Cette absence de visibilité et ce manque de cohérence dans le temps forment un facteur extrêmement pénalisant pour les entreprises dans leur choix d'investissement.

Troisième frein : la fiscalité, puisque notre secteur est porteur de huit taxes spécifiques.

Dernier frein : les complexités de la règlementation pharmaceutique.

Enfin, comme éléments complémentaires, je soulignerai le manque de cohérence entre le public et le privé, ainsi que le manque de lisibilité et de sectorisation de la structure de portage de l'offre française. Un certain nombre d'organismes portent ces initiatives – Business France et d'autres – mais ils créent une complexité dans l'attractivité.

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