Pour vous donner un ordre de grandeur, au début des années 2010 le médicament représentait 15 % des dépenses de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) ; aujourd'hui, il est à 11,5 %. Sur la décennie 2010-2020, le chiffre d'affaires n'a presque pas évolué alors que nous avons dû absorber des chocs d'innovation ponctuels, mais importants (traitements de l'hépatite, immunothérapies). Les effectifs du secteur sont restés stables, mais nous n'avons pas détruit d'emplois sur les dix dernières années. Si nous étions restés à 15 % de l'ONDAM, le chiffre d'affaires du secteur aujourd'hui ne serait pas de 24,5 milliards d'euros, mais de 30 milliards d'euros. Par ailleurs, nous n'aurions pas non plus les mêmes problématiques d'absorption de l'innovation que celles que nous rencontrons.
Ce qui s'est détérioré, c'est la valeur ajoutée produite par le secteur. Nous avons conservé les emplois et très peu de sites ont fermé, mais la nature de la production a changé. Nous glissons progressivement vers un modèle de sous-traitance. Près de 70 sites sur les 270 font de la sous-traitance. Ils sont très importants pour le maintien de l'emploi et pour le tissu industriel. Nous reprécisons que notre industrie est essentielle en ce qui concerne l'aménagement du territoire en raison de la répartition des sites.
La valeur ajoutée s'est dégradée : nous basculons vers un mode de sous-traitance, les produits que nous fabriquons ne sont plus couverts par des brevets et ont des coûts de production extrêmement tirés, une politique de prix décroissante et une concurrence en hausse de la part de pays émergents sur les produits matures.