Je vous remercie d'avoir partagé avec nous votre expérience et votre message d'optimisme. Nous entendons qu'il est possible de réindustrialiser la France, de relocaliser la production et de développer l'activité économique des entreprises.
J'en profite pour saluer le travail des élus locaux, qui dans de très nombreux territoires, se mobilisent pour attirer des entreprises et des investisseurs, et développer la formation et l'emploi. Le rôle des élus locaux est fondamental.
Nous avons adopté la loi n° 2020-1525 du 7 décembre 2020 d'accélération et de simplification de l'action publique, dite « loi ASAP » il y a quelques mois. Elle a permis de simplifier drastiquement les procédures administratives qui retardaient les créations de sites industriels. Nous avons également lancé les sites industriels clés en main, qui permettent aux entreprises, à l'image de votre maison d'emploi et du centre d'appel que vous avez évoqué, de construire une usine en simplifiant les démarches administratives préalables pour que les entreprises s'y installent plus rapidement.
Je pense cependant qu'il ne faut pas opposer le local et le national. Je ne suis pas convaincu que tous les éléments de la politique industrielle doivent relever du local ni que l'État ne soit source que de contraintes et de bureaucratie. La lourdeur administrative peut exister dans les collectivités locales. De plus, votre exemple montre qu'un territoire et des élus peuvent s'organiser sans que l'État ne les en empêche.
Dans le contexte de mondialisation, de très grands groupes industriels se construisent et génèrent des chiffres d'affaires très importants. Pour faire face à cette concurrence internationale, l'intérêt national est toujours présent. Il faut une organisation nationale, voire européenne, pour peser dans la politique industrielle de notre pays face aux géants qui se développent. J'admire votre réussite locale et elle peut servir d'inspiration à d'autres territoires. Cependant, je pense qu'il faut éviter d'opposer la politique de l'État à celle des élus locaux. La nation est un tout. Chacun y a sa place, des élus locaux au gouvernement en passant par les services d'État et les députés. Tous ensemble, seulement, nous pourrons relever le défi de la réindustrialisation face aux bouleversements du monde, qu'ils soient d'ordre démographique, climatique ou technologique. Je suis d'ailleurs convaincu qu'au fond votre intention n'était pas d'opposer national et local. Vous parlez toutefois de la faiblesse de l'État et il me semblait important de faire ce rappel, face à des débats qui chercheraient à opposer le local au national.