Intervention de Manuel Burnand

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 9h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Manuel Burnand, directeur général de la FEDEREC :

Il existe deux phases dans le traitement des batteries au lithium. Lors de la phase de traitement mécanique, la batterie est broyée, afin que les différents éléments qui la composent soient séparés de manière classique. Le plastique, les métaux et autres matériaux peuvent alors être valorisés. La seconde phase est celle du traitement chimique de la poudre obtenue lors du broyage ou « black mass », un mélange de métaux stratégiques. Il s'ensuit des questions de technologie et de modèle économique puisque là où le recyclage des batteries au plomb offre une valeur ajoutée positive, les premières études montrent que le recyclage des batteries au lithium peut engendrer une valeur ajoutée négative. Cependant, il s'agit peut-être d'une période de transition. Comme dans tout processus de recyclage, il existe des coûts fixes, un coût de traitement puis des revenus qui dépendent des cours. De manière analogue, les revenus issus du recyclage des pots catalytiques fluctuent fortement en raison de la grande volatilité des cours du rhodium et du palladium. Afin d'optimiser le traitement de la black mass, il convient de collecter en amont les batteries de même nature, notamment dans les régions rurales.

La question de la propriété de la batterie au sein de la chaîne de valeur aura également un impact en termes d'organisation. En effet, certains constructeurs automobiles louent ces batteries et en sont propriétaires, tandis que d'autres modèles coexistent. Dans ce domaine, il existe en France un savoir-faire établi, qui ne se situe pas nécessairement au sein de l'industrie du recyclage mais plutôt chez les affineurs. La France a d'ailleurs soutenu un projet de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) en région Auvergne-Rhône-Alpes, en particulier à Domène, avec des pilotes opérationnels qui ont permis de tester toutes les technologies de récupération des différents métaux précieux comme le lithium, le cobalt et le nickel.

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