Intervention de Jacques de Heere

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Jacques de Heere, président d'Acome :

Le groupe Acome est une entreprise de taille intermédiaire (ETI) industrielle 100 % française, dont la société mère a la particularité d'être une société coopérative de production (SCOP). Acome réalise un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros grâce à environ 2 000 collaborateurs, repartis sur une douzaine d'usines. La moitié de l'activité industrielle était réalisée en France et l'autre moitié dans six autres usines à l'international (Chine, Maroc, Tunisie et Brésil). Notre cœur de métier se concentre sur la fabrication des fils et câbles pour deux domaines spécifiques à parts égales, les télécoms et l'automobile. Dans ces deux domaines, nous sommes les derniers industriels à fabriquer des produits en France, les autres entreprises de secteur ayant fermé leurs usines ou ayant été reprises par des groupes étrangers, pour certains Européens.

La maison mère d'Acome est une SCOP et réalise un chiffre d'affaires de 350 millions d'euros pour 12 000 salariés. Ces derniers sont tous actionnaires de l'entreprise, ce qui signifie que chaque salarié dispose d'une voix lors de l'assemblée générale et ce qui permet de mettre en place une très forte dimension participative. Nous avons une forte propension à nous développer également sur les marchés internationaux et nous accompagnons nos clients dans le monde entier. Cependant, l'activité dans le secteur des télécoms revêt un rayonnement plutôt européen tandis que l'activité automobile se déploie à l'échelle mondiale, c'est pourquoi nous sommes présents sur les quatre continents.

La part de l'industrie dans le produit intérieur brut (PIB) français n'a cessé de reculer dans les dernières années pour atteindre aujourd'hui environ 10 %, alors qu'elle représente plus du double dans certains pays voisins comme l'Allemagne ou la Suisse. 24 % du PIB suisse résulte en effet de l'activité industrielle. Nous essayons donc de nous battre quotidiennement afin d'inverser la tendance et nous nous réjouissons des mesures mises en place, certes trop récemment, afin de réindustrialiser la France. Pour cela, nous encourageons les mesures et démarches de moyen et long termes qui doivent être maintenues et renforcées sur la prochaine décennie.

Un exemple récent concerne notre activité dans les télécoms. Nous avons la particularité d'être l'un des industriels qui accompagnent le plan de déploiement du très haut débit en France. Nous fournissons à ce titre très largement la construction du réseau de fibre optique, ce qui fera d'ailleurs de notre pays l'un des meilleurs du monde occidental en termes de couverture du réseau. Voilà quelques années, nous avons souffert de l'invasion de produits en provenance d'Asie et nous avions alors, avec les industriels du secteur et notre syndicat européen, entrepris une démarche anti-dumping auprès des autorités et de la Commission européenne. La décision a été prise samedi dernier : elle prévoit que les câbles de fibre optique en provenance de Chine seront soumis à des taxes à l'importation de 20 % à 40 %. Il s'agit d'une excellente nouvelle pour l'industrie française, bien que cette décision soit prise un peu tardivement puisque le plan de développement de la fibre a déjà été largement initié. Cette mesure nous permettra toutefois de vendre nos produits aux autres pays européens et ce type d'action permettra la réindustrialisation.

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