Intervention de Frédéric Viguié

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Frédéric Viguié, président de Didactic :

Dans le cadre des marchés publics, la réglementation européenne s'applique. Je perçois aujourd'hui une volonté politique de soutien aux industriels avec notamment le plan de relance et la gestion rapide et efficace des dossiers. La vision à long terme est en revanche plus floue. Par exemple, lors de la crise de la Covid-19, nous nous sommes rendu compte de notre dépendance envers l'Asie pour l'approvisionnement en masques. Cette prise de conscience a engendré une volonté de réindustrialisation et un soutien a été apporté à des entreprises afin qu'elles produisent des masques en France. Cependant, ces entreprises connaissent aujourd'hui de grandes difficultés en raison du niveau des prix asiatiques, impossibles à concurrencer en produisant sur le territoire national. Didactic avait d'ailleurs été sollicitée pour investir dans la production de masques, mais n'a pas souhaité le faire.

Dans le cadre européen, il convient de construire des politiques qui tiennent compte de critères de préférence européenne et de rendre plus tangibles les actions de responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE), ce qui donnerait aux entreprises une visibilité à long terme. Il s'agit aussi parfois de transformer véritablement les entreprises. Par exemple, Didactic ne constituait pas une entreprise industrielle, mais nous allons devoir intégrer un ensemble de savoir-faire techniques tels que l'injection plastique, l'extrusion ou encore l'assemblage en machines automatiques. Afin de réussir cette transformation sur le long terme, nous avons besoin de visibilité sur les politiques industrielles.

Un appel d'offres récent dans le domaine des gants jetables a clairement mis en exergue la prise en compte d'un critère de fabrication sur le territoire européen, ce qui a permis à une entreprise française de remporter cet appel d'offres. Dans ce cadre, l'entreprise dispose désormais d'une visibilité à quatre ans sur ses ventes, et pourra ainsi construire une unité de production sur le territoire, alors que toutes les usines de gants existantes se situent en Asie.

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