Intervention de Christophe Beaux

Réunion du jeudi 25 novembre 2021 à 9h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Christophe Beaux, directeur général du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) :

Dans la relation entre l'entreprise et les financeurs, il demeure la difficulté mentionnée plus avant concernant le haut de bilan. À l'inverse, le secteur bancaire est solide (davantage qu'en Allemagne ou en Italie). Nous n'observons aucune difficulté de financement, ni dans les crédits d'investissement ni dans les crédits de trésorerie. Qu'il s'agisse de maturités courtes ou longues, l'irrigation des entreprises françaises est positive. Indépendamment du PGE et de la distorsion à court terme liée à la crise, l'accès à la ressource financière demeure correct. La véritable tension dans les entreprises concerne les délais de paiement interentreprises et les phénomènes de rapport de force entre donneur d'ordre et sous-traitant. La relation du financement de bas de bilan avec les financeurs demeure fluide. On peut regretter qu'elle ne soit que bancaire. Contrairement à d'autres économies, ce financement demeure intermédié par le secteur bancaire et est moins tourné vers des financements directs tels que la bourse ou des investisseurs de fonds.

S'agissant de la relation avec le patronat et le syndicat au niveau interprofessionnel, national, de l'entreprise ou de la branche, je ne partage pas entièrement votre point de vue. Le taux de syndicalisation est faible en France, ce qui signifie que les syndicats de salariés ne sont pas suffisamment représentatifs. Par conséquent, ils ne constituent pas des interlocuteurs aussi pertinents qu'il le faudrait vis-à-vis des chefs d'entreprises. D'un point de vue microéconomique, tout dépend de la manière dont le chef d'entreprise envisage ce dialogue. On peut regretter que, dans certains cas, les salariés ne soient pas assez associés dans la définition de la stratégie. Cependant, je constate qu'au fil des ans, le législateur a mis en place des outils tels que le comité social et économique (CSE). Ce dernier permet un dialogue dans l'entreprise sur les sujets de stratégie ou de décarbonation, comme le prévoit la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite « loi climat et résilience ». Ces outils existent, chaque chef d'entreprise les utilise à sa convenance. De notre point de vue, nous estimons que le dialogue est correct. Encore faut-il que l'État et le Gouvernement ne s'immiscent pas dans ce dialogue en gardant parfois une attitude distanciée par rapport au paritarisme. Dans cette mandature, le paritarisme n'a pas toujours été mis à l'honneur, ce que nous regrettons. Nous préférons quand le Gouvernement soutient le paritarisme et affiche l'intérêt qu'il porte au dialogue avec les syndicats dans l'entreprise ou à la gestion paritaire des organismes d'intérêt commun.

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