Intervention de Christophe Beaux

Réunion du jeudi 25 novembre 2021 à 9h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Christophe Beaux, directeur général du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) :

Nous ne sommes pas hostiles à des évolutions correspondant à la réalité du terrain. Concernant l'innovation verte, certaines entreprises et jeunes pousses ou start-ups de petite taille sont innovantes et disruptives. Toutefois, en matière de fiscalité, il existe une prime à la stabilité. Ainsi, plus le dispositif change, moins il est lisible et plus il donne lieu à des contrôles. Il y a quelques années, certaines entreprises éprouvaient une réticence à s'engager vers le CIR, car elles savaient qu'elles subiraient un contrôle fiscal. Nous sommes ouverts à des évolutions, si elles sont positives et permettent de soutenir davantage de projets de R&D utiles pour le pays.

Il me semble que trois directions pourraient être empruntées pour améliorer l'attractivité de l'industrie auprès des jeunes diplômés. L'apprentissage en France n'est pas suffisamment développé. Il a connu une croissance récente grâce à la prime à l'embauche des apprentis. Cette croissance doit être maintenue et prolongée et en ce sens, nous apprécions que cette prime soit prorogée jusqu'à l'année prochaine. Néanmoins, la question reste posée pour la mandature suivante. Le système de l'apprentissage permet de donner une meilleure image des métiers de l'industrie et il offre aux jeunes la possibilité d'y effectuer leur première expérience professionnelle.

Les industries doivent accentuer leurs efforts en termes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). La jeune génération est soucieuse du sens, de la qualité sociétale et du contenu de travail proposé. Nombre de ces jeunes se détermineront en fonction de ce que l'entreprise leur apporte, de la conformité de ses actions à leurs convictions et à leurs engagements personnels. Des efforts accrus sont nécessaires pour attirer la jeune génération dont les attentes sont différentes de celles des générations précédentes.

Par ailleurs, l'industrie doit réenchanter ses apports dans la vie sociale et modifier l'approche que nous en avons. Les jeunes générations doivent pouvoir rêver des bienfaits que peuvent apporter le progrès et l'industrie. Nous avons mené une enquête sur ce sujet et les Français y apparaissent comme ayant une faible appétence pour le progrès scientifique tandis que cette caractéristique est plus marquée que chez nos voisins européens. La controverse actuelle au sujet du vaccin en est la représentation. Toute distanciation ou résistance au concept de progrès génère des effets de ralentissement, voire de recul du progrès dans l'industrie. Lorsqu'un élu important affirme que les enfants ne doivent plus rêver de voler, car ce n'est plus d'actualité, cela ne va pas dans le bon sens puisque l'industrie produit des avions. De notre point de vue, nous devons continuer à promouvoir une opinion positive de ce que l'industrie peut apporter même s'il est nécessaire qu'elle se transforme pour avoir une faible empreinte carbone.

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