Je vous renvoie aux 34 plans industriels qui étaient un programme microéconomique. Il s'agissait de filières pilotées par les entreprises avec un financement public et privé. Ce plan avait mobilisé en son temps le programme d'investissements d'avenir (PIA) et les financements privés. Ces 34 plans sont publiés sur Internet. Ils concernent tous les secteurs et notamment des éléments qui font défaut aujourd'hui. Ces choix politiques ont été opérés, mon successeur y a mis fin. Il m'a été reproché le nombre de ces plans. Or, désormais, il existe 60 produits à reconstituer.
Je suis surpris de l'accélération de la destruction des grands groupes. Pendant les mandats présidentiels de Jacques Chirac, Arcelor et Péchiney ont périclité. Sous la présidence de François Hollande, Alstom, Technip, Lafarge et Alcatel ont rencontré des problèmes. Pendant le mandat d'Emmanuel Macron, l'entreprise Suez s'est retrouvée en difficulté. Je ne comprends pas pourquoi lorsque deux entreprises détiennent 5 % du marché mondial, l'une absorbe l'autre. Les organisations syndicales qui ont déposé des plaintes contre l'actuel secrétaire général de l'Élysée ont pointé du doigt un certain nombre de problèmes.
Pourquoi avons-nous vendu à la découpe ? Nous disposons des outils juridiques pour bloquer ce type de vente. À l'issue de la commission d'enquête parlementaire sur les décisions de l'État en matière de politique industrielle notamment dans le cas d'Alstom, le député M. Olivier Marleix, qui présidait cette commission dont M. Guillaume Kasbarian était rapporteur, a effectué un signalement au procureur de la République au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Il dénonçait, dans l'affaire Alstom, les profits réalisés à travers des honoraires de banques d'affaires et de frais d'avocat qui ont ensuite financé la campagne du Président de la République. Le pôle financier dispose d'une équipe qui traite ce genre de signalements.