Intervention de Arnaud Montebourg

Réunion du jeudi 25 novembre 2021 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Arnaud Montebourg, entrepreneur, ancien député, ancien ministre de l'Économie, du redressement productif et du numérique :

Je suis entré dans cette campagne présidentielle pour cette raison. Je souhaite organiser le débat autour d'orientations innovantes. Il existe un désaccord culturel dans ce pays. Les libéraux, malgré le « quoi qu'il en coûte », la suspension des règles européennes relatives aux aides d'État et la dureté des temps économiques post-Covid-19, restent réticents à l'intervention de l'État dans les affaires économiques. Certains considèrent la question de la reconstruction de l'appareil productif comme un sujet d'intervention politique. Or il s'agit également de compétence, de délicatesse, d'humilité. Il est essentiel d'assumer les réussites et les échecs. Un financement public à ce niveau d'intervention peut entraîner des crashs pour lesquels vous serez critiqué. Le déséquilibre du débat ne permet pas de trouver un compromis politique majeur. L'enjeu est de réunifier la nation autour de son appareil productif, industriel, agricole, serviciel, numérique. Ce processus requiert un diagnostic partagé. Je ne pense pas que le travail ait été réalisé ainsi que le pense M. le président.

Mme Cendra Motin a indiqué que j'étais protectionniste et autarciste. Mme Marine Le Pen n'est pas la seule à m'avoir proposé d'être dans son gouvernement.

Essayons de supprimer la couche politique malsaine de ce débat et de revenir aux fondamentaux. Sur le plan industriel, nous sommes dépendants. Il faut trouver les termes d'un rapprochement des positions politiques y compris avec ceux qui sont hors du champ de la politique gouvernementale. Il est nécessaire de partager le diagnostic, de ne pas se contenter des recettes éculées et d'intégrer des personnes issues de l'entreprise qui ont une approche entrepreneuriale. Je plaide pour une rencontre politique avec des forces qui se combattent. Ensuite, il sera nécessaire de cumuler la reconstruction nationale et le progrès social. Se posera alors la question de la démocratie dans l'entreprise et celui du partage. Si l'effort est commun, le partage et les échecs nous concernent tous.

Pour moi, il s'agit d'un accord de forces politiques droite-gauche ; d'un échange de concessions réciproques. Le compromis peut être une réalité.

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