Intervention de Sébastien Massart

Réunion du jeudi 25 novembre 2021 à 16h00
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Sébastien Massart, directeur de la stratégie de Dassault Systèmes :

La France a des atouts pour se positionner dans l'industrie du futur. Elle possède des leaders mondiaux et est capable de faire croître des « jeunes pousses » ou start-ups et de reconsidérer les écosystèmes traditionnels. La France est en outre positionnée de façon unique dans le triangle arts, sciences et industrie. Cet élément est reconnu mondialement comme une marque du savoir-faire français. La France est capable de générer dans ce triptyque une compétitivité mondiale et une transformation public-privé.

La France doit cependant faire face à quatre enjeux.

Tout d'abord, notre pays doit apporter tout son soin à la création des nouvelles filières des industries de l'expérience. Les industries de l'automobile ou du médicament doivent être reconsidérées dans l'action publique et dans la perception économique et sociétale par rapport à l'expérience qu'elles apportent. Il serait préférable de parler de filière mobilité, santé ou énergie. Ces notions de filière dépassent des savoir-faire disciplinaires ou en silo. Elles nécessitent des connexions de type plateforme. L'AIF est engagée dans ces nouvelles dynamiques permettant de connecter entre eux des acteurs et des offres.

Cette transformation ne peut se faire sans un investissement massif dans des infrastructures. Il s'agit d'un paradoxe de l'industrie du futur. La virtualisation est essentielle, mais elle repose sur des infrastructures massives afin de répondre aux défis énergétiques et écologiques. La sobriété environnementale nécessite d'importants investissements pour créer de nouvelles infrastructures plus durables à l'échelle des villes.

Concernant la valeur, j'ai expliqué la transformation économique profonde de l'économie de l'expérience. Les nouvelles modalités de production comme la fabrication additive ou les aspects robotiques permettent de rapprocher la production de valeur de l'endroit où elle est utilisée et consommée. Elles se rapprochent des paradigmes de l'économie circulaire. Toutefois, nous manquons des concepts d'un point de vue scientifique et de leviers d'action au niveau du territoire pour imaginer de façon industrielle comment ces solutions seront apportées. Il faut encourager ces nouveaux modes de production plus décentralisés alliant formation, création de valeur effective et industrielle, recherche scientifique et dimension politique.

Enfin, au sujet de la transformation du travail, nous soutenons l'idée selon laquelle produire est la meilleure façon d'apprendre. La France dispose désormais de centres importants, comme CampusFab à Bondoufle. Il s'agit à la fois d'une mini-usine et d'un centre d'apprentissage exceptionnel qui permet d'intégrer l'ensemble des connaissances. Pour des jeunes qui souhaitent se former à l'industrie, ces centres représentent une opportunité. Ce type d'initiative permet de travailler sur la dimension culturelle. Nous avons parlé des vitrines qui donnent à voir l'industrie et de nouvelles façons d'envisager la formation. L'AIF propose ce contact entre industriels et écoles. Les industriels peuvent ainsi donner à voir ce qu'ils font et créer des envies au niveau de la société.

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