. Je partage vos observations. Lors d'une intervention récente au palais de l'Élysée, je soutenais que nous devions travailler à la remise en cause du baccalauréat général. En convainquant la population qu'il n'existe pas d'autre issue que le baccalauréat général, nous oublions que d'autres métiers sont possibles et nous engendrons des échecs. Je suis atterré d'apprendre que dans tous les classements internationaux, à la sortie de l'école primaire, nos enfants figurent parmi ceux qui ont acquis le moins de compétences générales en mathématiques et dans l'écriture et la compréhension de la langue française. Nous le constatons au quotidien dans nos entreprises. Il est fréquent que des jeunes que nous recrutons ne parviennent pas à lire des instructions de sécurité. Il faut donc travailler sur la formation de base.
La France a pris un tournant en développant l'apprentissage. CampusFab résulte d'une collaboration entre le public et le privé mobilisant la région et des entreprises. Nous offrons du travail à des jeunes que nous formons à Bondoufle, souvent issus de quartiers difficiles. Ces initiatives privées pallient la faiblesse de l'initiative purement publique. Il faut désormais que le monde éducatif et l'éducation nationale accepte davantage ce type de démarches. Le problème est ici d'ordre culturel.
L'organisation en silo de l'enseignement supérieur est un autre problème. Aux États-Unis, à la sortie de l'équivalent du baccalauréat, l'enseignement est multidisciplinaire. Les vitrines industrie du futur doivent devenir des lieux d'apprentissage et de connaissance de l'industrie pour les jeunes. L'AIF s'efforce de créer ces écosystèmes. Vous avez raison de souligner que certains résultats ne sont pas satisfaisants. Après le rapport de l'Institut Montaigne, trois années ont été nécessaires pour créer les plateformes d'accélération dans les régions. Les procédures sont lentes et nécessitent d'être simplifiées.